Le Royaume d'Italie
Celui-ci aboutira en 1870, avec la réunion de Rome, proclamée capitale, au nouveau royaume. Au cours du siècle, les sociétés secrètes (Carbonari, par exemple), les rois de Sardaigne (Charles-Albert 1er et Victor-Emmanuel II), Cavour (1810-1861) et Garibaldi (1807-1882), ont mené le combat, contre l'Autriche d'abord, puis contre les Bourbon (Garibaldi, expédition des Mille) et contre les Etats pontificaux (Garibaldi, encore).
Le Royaume de Sardaigne, c'est-à-dire le Piémont, agrège petit à petit les composantes du royaume à venir (proclamé le 17 septembre 1861). La France, moyennant Nice et la Savoie, aura soutenu le processus (à la réserve toutefois des Etats pontificaux, qu'elle abandonnera contrainte et forcée). Le pape se déclare « prisonnier au Vatican ».
Le nouveau Royaume d'Italie est immédiatement confronté aux difficultés budgétaires dues aux longues années d'efforts de guerre. Le sud est taxé de façon éhontée pour renflouer les caisses des rois savoyards causant la paupérisation de l'Italie méridionale. La conséquence est une émigration massive vers l'Amérique et des formes de banditisme organisé comme lutte contre l'Etat. L'Italie tente l'aventure coloniale mais c'est un échec. Le début du XXe siècle voit l'économie repartir, mais se multiplier des conflits sociaux. Pendant la Première Guerre mondiale, l'Italie se range aux côtés de la France et de l'Angleterre : 700 000 morts, un pays dévasté, des frustrations territoriales (la « victoire mutilée »). L'économie peine à redémarrer.
Dans ce pays déboussolé, Benito Mussolini (1883-1945) a le sens du geste politique. Il crée le Parti national fasciste en 1921 et, l'année suivante, marche sur Rome à la tête de ses «chemises noires». Le roi le nomme chef du gouvernement. En quatre ans, il instaure un pouvoir sans partage et devient le Duce (le « Guide »). Volontarisme, embrigadement, bluff et protectionnisme donnent du panache à l'Italie fasciste. Par les accords du Latran (1929) le Vatican reconnait l'Etat italien moyennant des rentes et privilèges financiers, et la papauté se range du côté de Mussolini. L'invasion de l'Ethiopie, en 1936, provoque la réprobation internationale.
L'Italie resserre ses liens avec l'Allemagne nazie (pacte d'Acier, 1939). Mussolini entre en guerre dans le sillage d'Hitler. La fortune des armes est contraire. Le régime se décompose. En 1943, les Alliés débarquent en Sicile. Chute de Mussolini, qui fonde ensuite, sous la houlette des Allemands, la petite république de Salò, au bord du lac de Garde. Les partisans italiens rentrent dans la guerre contre l'occupation allemande. En 1945, le Duce, en fuite, est arrêté et exécuté.